Tuesday, November 3, 2009

Le prix Renaudot attribué à Frédéric Beigbeder

L'écrivain français Frédéric Beigbeder lors d'une soirée de gala à Paris, le 23 janvier 2007.

GAMMA/FREDERIC SOULOY/HACHETTE PHOTOS PRESSE

L'écrivain français Frédéric Beigbeder lors d'une soirée de gala à Paris, le 23 janvier 2007.

  • LEMONDE.FR | 02.11.09 | 13h23 • Mis à jour le 02.11.09 | 16h48
Quelques minutes après le jury Goncourt, c'est au tour du jury Renaudot d'avoir annoncé son lauréat en la personne de Frédéric Beigbeder pour son livre Un roman français (Grasset). Un résultat sans surprise puisque depuis plusieurs jours l'auteur de 99 francs était donné largement favori. Après Alain Mabanckou en 2007 et Tierno Monénembo en 2008, le jury rompt clairement avec son "tropisme" africain francophone.

Frédéric Beigbeder a obtenu son prix au cinquième tour de scrutin avec sept voix contre une pour Vincent Message (Les Veilleurs), une voix pour Véronique Ovaldé (Ce que je sais de Vera Candida) et une pour Justine Lévy (Mauvaise fille).

Du côté des essais, le prix est revenu à Daniel Cordier pour son livre Alias Caracalla (Gallimard).

Enfin, pour la première fois, le jury a décerné également le prix "Renaudot poche" qui récompense un ouvrage récent n'ayant jamais reçu de distinction. Celui-ci est revenu à Palestine de Hubert Haddad (Livre de Poche) . Pour mémoire, rappelons que ce très beau roman paru chez Zulma en 2007 a déjà été couronné par le Prix des Cinq continents de la Francophonie.

Frédéric Beigbeder. Honni par les uns, admiré par les autres, le trublion romantique des lettres français est né à Neuilly en 1965. Après avoir fréquenté les lycées Montaigne et Louis le Grand, mais aussi Castel dès l'âge de 12 ans, ce noctambule invétéré poursuit ses études à Sciences Po et au Celsa d'où il ressort avec un DESS de marketing et publicité.

En 1990, il publie son premier roman, Mémoire d'un jeune dérangé (La Table ronde). Remarqué par Philippe Michel, celui-ci l'embauche comme concepteur-rédacteur chez CLM-BBDO. En 1994, époque à laquelle il crée le Prix de Flore, paraît Vacances dans le coma
trois ans
(Grasset). Suivront L'Amour dure trois ans (Grasset, 1997) puis Nouvelles sous ecstasy (Gallimard, 1999). Mais c'est avec 99 francs, premier volet des aventures d'Octave Parangon, qu'il connaît son plus grand succès. En parallèle, ce féru de littérature débute une carrière à la télévision comme animateur sur Paris première (Des livres et moi) puis sur Canal Plus (L'Hypershow) où il deviendra chroniqueur pour Le Grand Journal.

De 2003 à 2006, il est également directeur de collection chez Flammarion où il va publier notamment Simon Liberati, Aude Walker, Pierre Mérot ou encore Guillaume Dustan. Après Windows on the world (Grasset, 2003) qui lui valut le prix Interallié, Frédéric Beigbeder renoue en 2006 dans Au secours pardon (Grasset) avec son personnage fétiche, Octave Parangon, ex-publiciste reconverti en "talent scout" (recruteur de talents). Avant de l'abandonner aujourd'hui pour offrir avec Un roman français, son livre le plus intime, le plus touchant.

Partant de la nuit où il fut arrêté pour consommation de drogue et de la garde-à-vue qui s'ensuivit, le romancier revient à coup de flash-back sur son enfance, ses rapports avec ses parents divorcés, sa rivalité avec son frère Charles, sa timidité maladive, ses erreurs et ses maladresses. Pas de pirouettes ni d'esbroufe dans ce roman émouvant et pudique qui contient une promesse : le meilleur de Beigbeder est à venir.

Daniel Cordier. A 19 ans, Daniel Cordier fut l'un des tout premiers Français à rejoindre le Général de Gaulle à Londres, le 20 juin 1940. Avant d'effectuer en 1942 sa première mission pour le compte de Jean Moulin dont il deviendra le secrétaire personnel.

Après avoir consacré une biographie (en quatre volumes) au chef de la Résistance intérieure, Daniel Cordier livre dans Alias Caracalla (Gallimard) plus que des mémoires, un témoignage exceptionnel qui démythifie la Résistance.

Christine Rousseau

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