Robert Sabatier, (Photo AFP)
- L'écrivain Robert Sabatier est décédé jeudi en région parisienne à l'âge de 88 ans, a-t-on appris auprès de son éditeur Albin Michel
Robert Sabatier s'est imposé comme un grand de la littérature
populaire avec "Les allumettes suédoises", qui connut un énorme
succès à la fin des années 1960, mais aussi comme un poète exigeant, auteur
d'une monumentale "Histoire de la poésie française". "Il
est décédé ce jeudi à 13H00 à l'hôpital Ambroise Paré de
Boulogne-Billancourt", a indiqué à l'AFP sa maison d'édition, confirmant
une information du Point.fr. Apprenant le décès du grand écrivain en marge de
l'élection du nouveau président du Syndicat national de l'édition, la ministre
de la Culture, Aurélie Filippetti, a regretté la disparition d'une "grande
figure de la littérature".
Tahar
Ben Jelloun, membre de l'académie Goncourt, dont Robert Sabatier était le
doyen, a regretté la disparition d'un "homme d'une grande culture et d'une
grande discrétion, doté d'une grande présence, subtile et jamais
véhément". "La rentrée littéraire sans lui va être bien triste",
a-t-il déclaré à l'AFP. "C'était mon voisin de gauche à la table du jury
du Goncourt (qui se réunit chaque année le jour de la remise du prix littéraire
au restaurant Drouant, à Paris, ndlr). Il était là avant nous tous et en a vu
passer beaucoup, Aragon, Gennevoix..." a ajouté Tahar Ben Jelloun. Né le
17 août 1923, enfant de Montmartre, orphelin à 12 ans, Robert Sabatier peuplait
ses livres de personnages truculents et fit revivre dans une vingtaine de
romans le Paris gouailleur, insouciant, un peu anar, des années 1930. Son
premier roman, "Alain et le nègre" (1953), fut salué par la revue Les
Lettres Françaises comme "le premier roman français antiraciste" et
adapté par Julien Duvivier au cinéma. Encouragé par Albert Camus et quelques
figures de l'après-guerre, il publiera une quinzaine de livres en quinze ans.
Mais, c'est avec "Les allumettes suédoises" (1969), premier volet des
aventures du jeune Olivier, orphelin lui-même, qu'il rencontre le succès
populaire. Le livre rate de peu le Goncourt, mais Robert Sabatier ajoutera sept
épisodes en trente ans aux aventures d'Olivier: "Les noisettes
sauvages" (1974), "David et Olivier" (1986), "Olivier et ses
amis" (1993)... La saga s'est vendue depuis à des
millions d'exemplaires dans le monde et France 2 a adapté "Les allumettes
suédoises" en 1996 pour un téléfilm en trois épisodes.
- Robert Sabatier, écrivain populaire et poète exigeant
Robert
Sabatier, décédé jeudi à l'âge de 88 ans, a connu un succès international avec
"Les allumettes suédoises", premier volet des aventures d'Olivier,
vendues à des millions d'exemplaires dans le monde, dans lesquelles cet enfant
de Montmartre a raconté sa jeunesse. Romancier comblé, au style populaire, haut
en couleurs, il était également l'auteur d'une dizaine de recueils de poèmes et
d'une monumentale "Histoire de la poésie française", fruit de 40
années de travail. Né le 17 août 1923 à Paris, orphelin à l'âge de 12 ans,
Robert Sabatier avait appris le métier de typographe en Haute-Loire avant de
regagner la capitale au lendemain de la guerre pour vivre sa passion de la
littérature. Son premier roman, "Alain et le nègre", paru en 1953,
est adapté au cinéma par Julien Duvivier. Mais c'est avec "Les allumettes
suédoises", en 1969, qu'il rencontre un énorme succès public et rate de
peu le prix Goncourt. Sept épisodes des aventures du jeune Olivier suivront en
trente ans - "Les noisettes sauvages" (1974), "David et
Olivier" (1986), "Olivier 1940" (2000)... - qui, sans rencontrer
le même succès que "Les allumettes...", le consacreront comme un
écrivain populaire auquel le public est resté fidèle. Passionné de poésie,
Robert Sabatier a publié à partir de 1976 une "Histoire de la poésie
française" en neuf volumes, et écrit lui-même de très nombreux poèmes
rassemblés dans une dizaine de recueils. Un pan de son oeuvre qui lui a valu en
1969, le Grand prix de poésie de l'Académie française. Personnage influent du
monde de l'édition pendant plus de 40 ans, il avait été élu en 1971 jury du
prix Goncourt.
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